Situationnisme

“La ville apparaît comme l’événement étranger de notre histoire.” (Debord, Oeuvres, 2006 p.470)

Pour dépanner il faut démanteler. Comprendre la ville c’est instaurer un dialogue avec elle, c’est instaurer une relation sensible, impliquer ses sens dans la perception du tendre.

Quand on entend le battement de l’espace et de ses veines, on peut décomposer son rythme, l’intercepter, l’attraper et l’influencer. Nous sommes des agents sensibles en dérive sur la surface de la ville. La topographie devient un terrain de jeu. Cette façade s’amuse de nous voir deviner ses riches détails. Les pavés tentent de chatouiller nos sensibles voûtes. Et un parterre fleuri fait le paon pour nous attirer dans ses bras.

La flânerie en tant qu’abandon de soi au tout de la ville, est une aliénation. Libérés de nos personnalités et egos nous envisageons l’Autre. Percevoir la ville c’est alors sentir ce tout, s’ouvrir aux milles indices que nos prédécesseurs auront semé dans l’espace commun. Cet amas de souvenirs dessine les traits d’une urbanité multiple et vivante. Flâner c’est s’autoriser la surprise, se permettre l’amour de l’architecture. On entend renverser les règles urbaines : de la ville objectivée au moi objectif. Enfin, cette aliénation transforme l’objet en nature. L’urbain est animé de l’esprit des arbres et de leurs habitants, des routes et de leurs matériaux. La flânerie se joue des règles urbaines pour révéler une densité émotionnelle naturelle.

Ludopolis est une contestation jubilatoire de l’ordre des choses.

Le média que nous retenons pour Co-lab playMaking est la cartographie sensible. Nous vous proposons de préparer votre participation par une poésie dessinée. Investissez la carte ci-dessous, avec des couleurs reflétant vos impressions du tendre urbain. Nous découvrirons ensemble comment votre perception émotionnelle du quartier des Buttes Chaumont se représente lors des ateliers.

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